Dernière mise à jour : novembre 2019

Ce club a commencé en 2008 avec Michel Gho et Virginie Courtier qui ont eu envie de partager leurs passions pour les livres.

Nos réunions ont lieu tous les vendredis à 15h pendant le confinement.

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Membre actuels
Pierre-Luc Bardet
Virginie Courtier-Orgogozo
Michel Gho
Jean-Michel Gibert
Alexis Matamoro-Vidal
Ariane Ramaekers
Michael Rera
Vanessa Ribes

Membres précédents
Frédérique Peronnet
Alexandre Peluffo
François Graner
Yohanns Bellaïche

Livres que nous avons lus
2020: Sorcières – La puissance invaincue des femmes (Mona Chollet)
2019: The case against perfection (Michael J. Sandel); Darwin Comes to Town: How the Urban Jungle Drives Evolution (Menno Schilthuizen)
2018: Agnotology. The Making and Unmaking of Ignorance (edited by Robert N. Proctor and Londa Schiebinger)
Femmes de la préhistoire (Claudine Cohen)
2017: Darwin, Bonaparte et le Samaritain – Une philosophie de l’histoire (Michel Serres)
Sapiens (Yuval Noah Harari)
2015-2016: Monad to Man – The Concept of Progress in Evolutionary Biology (Michael Ruse)
Leur morale et la nôtre (Trostky)
2014: Ontogeny and phylogeny (Stephen Jay Gould)
2013: Freedom evolves (Daniel Dennett)
2012: La science et l’Hypothèse (Poincaré)
2011: Flatland: A Romance of Many Dimensions (Edwin A. Abbott)
Lumière et matière (Feynman)
photocopies de Michel (Francisco Varela)
The Music of Life (Denis Noble)
On Growth and Form (D’arcy Thompson)
2008: L’arbre de la connaissance (Francisco Varela)

Propositions de livres pour la suite
“Traité d’économie Hérétique”….-en finir avec le discours dominant, de Thomas Porcher qui est apparu chez Fayard.

Des marchés et des dieux (Stéphane Foucart)

La phénoménologie de l’esprit (Hegel)

Un court (52 pages) essai de John Maynard Smith (disponible ne Français et en anglais) qui pourra être traité en une ou deux séances : La construction du vivant: gènes, embryons et évolution (2001). 4ème de couverture : Deux grands courants animent aujourd’hui la biologie du développement. Le premier, amplifié par les avancées et les enjeux technologiques liés au séquençage des génomes, est fondé sur les notions d’information génétique, de signal et de spécificité. Le second, soutenu par la venue dans la recherche biologique de physiciens et de chimistes, conçoit les organismes comme des systèmes complexes, auto-organisés en équilibre dynamique. La vie avec ou sans génétique… John Maynard Smith présente ici, de façon simple et illustrée, les arguments et les faits qui fondent chacun de ces points de vue. Son regard nuancé, critique et malicieux éclaire pour le grand public la portée de ce débat des plus actuels, et le replace dans son cadre indiscutable : la théorie darwinienne de l’évolution.

Le gène égoiste (Dawkins)

La nouvelle alliance (Prigogine et Stengers) 1978
Une des thèses essentielles du livre est que les sciences et la culture sont en interaction. Les auteurs s’opposent aux philosophies qui parlent des sciences en rupture avec la culture, ou aux préjugés selon lesquels la science doit être protégée de la politique, de l’économie, de la philosophie.

Les lois du chaos (Prigogine)
Flammarion, 1993, transcription de deux conférences données à l’université de Milan en 1992
Tous les systèmes dynamiques (classiques ou quantiques) ne sont pas semblables. Il y a des systèmes stables et des systèmes instables. Parmi ces derniers figurent les systèmes dits “chaotiques” dans lesquels deux trajectoires aussi voisines que l’on veut à l’instant initial divergent exponentiellement avec le temps. Que deviennent les lois de la nature lorsqu’on inclut le chaos ? C’est à un exposé introductif de ce problème que ces leçons sont consacrées.

La fin des certitudes (Prigogine) 1996
Le livre traite et rejette le déterminisme qui, jusqu’à présent, est considéré comme une règle dans tous les processus physiques. À la place, Ilya Prigogine plaide pour une représentation probabiliste, et donc une refonte complète de la vision du monde. Il indique dans son essai les théories et expériences dans lesquelles la connaissance complète des éléments constitutifs ne permet pas de prévoir leurs évolution (problème des n corps, systèmes instables, etc). Les sujets de libre-arbitre et de flèche du temps, liés à la question du déterminisme des systèmes, y sont aussi traités.
C-O Doron, L’Homme altéré. Race et Dégénérescence 2016
Race, origine, souche… Autant de notions piégées qui font aujourd’hui retour, tant dans les discours politiques que dans les travaux scientifiques, mettant parfois radicalement en tension notre espace public. Ce livre propose, à travers un parcours qui embrasse une grande variété de champs entre le xviie et le milieu du xixe siècle, depuis les généalogies nobiliaires ou les textes théologiques jusqu’à l’histoire naturelle et la médecine, en passant par les pratiques d’élevage, de revenir sur l’histoire complexe de ces notions, la manière dont elles furent intégrées à des savoirs hétérogènes et mobilisées dans des dispositifs de pouvoir très divers.

O. Rey, Quand le monde s’est fait nombre 2016
La statistique est aujourd’hui un fait social total : elle règne sur la société, régente les institutions et domine la politique. Un vêtement de courbes, d’indices, de graphiques, de taux recouvre l’ensemble de la vie. L’éducation disparaît derrière les enquêtes PISA, l’université derrière le classement de Shanghai, les chômeurs derrière la courbe du chômage… La statistique devait refléter l’état du monde, le monde est devenu un reflet de la statistique.

Vie et moeurs des abeilles Karl von Frisch, 1953
Un grand classique de la littérature scientifique. Karl von Frisch expose non seulement les résultats de travaux majeurs, mais également les méthodes expérimentales qui lui ont permis de les fonder, dans un champ mystérieux et peu connu : celui du comportement animal. Dès lors, le lecteur non initié comprend comment fonctionne la ruche, cette société animale mystérieuse au capital de sympathie indéniable, indispensable à la survie de nos campagnes. Son organisation si particulière, basée sur des moyens de perception et de communication relativement simples, est ici enfin expliquée. Ces travaux importants et novateurs seront couronnés par le prix Nobel en 1973.

The Mushroom at the End of the World – Anna Lowenhaupt Tsing  Matsutake is the most valuable mushroom in the world—and a weed that grows in human-disturbed forests across the northern hemisphere. A tale of diversity within our damaged landscapes, The Mushroom at the End of the World follows one of the strangest commodity chains of our times to explore the unexpected corners of capitalism. Here, we witness the varied and peculiar worlds of matsutake commerce: the worlds of Japanese gourmets, capitalist traders, Hmong jungle fighters, industrial forests, Yi Chinese goat herders, Finnish nature guides, and more. These companions also lead us into fungal ecologies and forest histories to better understand the promise of cohabitation in a time of massive human destruction. By investigating one of the world’s most sought-after fungi, The Mushroom at the End of the World presents an original examination into the relation between capitalist destruction and collaborative survival within multispecies landscapes, the prerequisite for continuing life on earth.
Anna Lowenhaupt Tsing is professor of anthropology at the University of California, Santa Cruz, and a Niels Bohr Professor at Aarhus University in Denmark, where she codirects Aarhus University Research on the Anthropocene (AURA). She is the author of Friction and In the Realm of the Diamond Queen (both Princeton).

Against The Grain: A Deep History of the Earliest States by James C. Scott The book sets out to undermine what he calls the “standard civilizational narrative” that suggests humans chose to live settled lives based on intensive agriculture because this made people safer and more prosperous. Instead, he argues, people had to be forced to live in the early states, which were hierarchical, beset by malnutrition and disease, and often based on slavery. The book has been praised for re-opening some of the biggest questions in human history. A review in Science concludes that the book’s thesis “is fascinating and represents an alternative, nuanced, if somewhat speculative, scenario on how civilized society came into being.” James C. Scott is an American political scientist and anthropologist. He is a comparative scholar of agrarian and non-state societies, subaltern politics, and anarchism. His primary research has centered on peasants of Southeast Asia and their strategies of resistance to various forms of domination.

Par-delà Nature et Culture – Philippe Descola
Seul l’Occident moderne s’est attaché à classer les êtres selon qu’ils relèvent des lois de la matière ou des aléas des conventions. L’anthropologie n’a pas encore pris la mesure de ce constat : dans la définition même de son objet – la diversité culturelle sur fond d’universalité naturelle –, elle perpétue une opposition dont les peuples qu’elle étudie ont fait l’économie. 
Peut-on penser le monde sans distinguer la culture de la nature ? Philippe Descola propose ici une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l’homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d’identifier les « existants » et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d’un continent à l’autre : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains , l’analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l’animisme, qui prête aux non-humains l’intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache au contraire aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l’aptitude culturelle. 
Philippe Descola est un anthropologue français, détenteur de la chaire d’« Anthropologie de la nature » au Collège de France. Ses recherches de terrain en Amazonie équatorienne, auprès des Jivaros Achuar, ont fait de lui une des grandes figures américanistes de l’anthropologie. À partir de la critique du dualisme nature/culture, il entreprend une analyse comparative des modes de socialisation de la nature et des schèmes intégrateurs de la pratique : identification, relation et figuration.
Ce à quoi nous tenons – Propositions pour une écologie pragmatique – Émilie HACHE
Avec la crise écologique, l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les forêts qui nous entourent ne sont plus des choses qui vont de soi et que l’on peut traiter avec indifférence. Nous découvrons qu’elles ne sont plus des ressources inépuisables, ni des ressources tout court au sens de simples moyens au service de nos propres fins.
Nous n’en avons donc pas fini avec la morale. Mais fabriquer une morale qui inclue les relations que les humains entretiennent avec les animaux, les montagnes, les océans, le climat, etc., implique de nouvelles propositions. Celles-ci ne peuvent pas être la simple déclinaison de principes universels fondés a priori : elles doivent s’appuyer sur les multiples expérimentations en cours, engagées aussi bien par des scientifiques que des éleveurs, des économistes, des patients ou encore des activistes se mêlant souvent de ce qui n’est pas censé les regarder.
En s’attachant à décrire au plus près ce à quoi nous tenons et non à prescrire ce qu’il faudrait faire, sans jamais séparer ce souci moral de ses conséquences politiques, Émilie Hache explore de nouvelles façons de prendre en compte ces différents êtres. Elle propose ainsi une approche pragmatiste des questions écologiques : il s’agit en effet d’apprendre à élaborer des compromis afin de se donner une chance de construire un monde commun, exigeant de ne pas s’arrêter à la question « Qui est responsable ? », mais d’en accepter une autre, bien plus difficile : « Comment répondre ? ».
Émilie Hache est maîtresse de conférences au département philosophie de l’université de Nanterre. Chercheuse associée au groupe d’études constructivistes (GECo) au sein de l’université libre de Bruxelles, elle est spécialisée en philosophie pragmatique et en écologie politique. Ses travaux s’articulent également autour de la notion d’écoféminisme.
Nous n’avons jamais été modernes – essai d’anthropologie symétrique
Depuis une vingtaine d’années, mes amis et moi, nous étudions ces situations étranges que la culture intellectuelle où nous vivons ne sait pas où ranger. Nous nous appelons, faute de mieux, sociologues, historiens, économistes, politologues, philosophes, anthropologues. Mais à ces disciplines vénérables nous ajoutons à chaque fois le génitif : des sciences et des techniques. “Science studies”, est le mot des Anglais, ou ce vocable trop lourd “Sciences, Techniques, Sociétés”. Quelle que soit l’étiquette, il s’agit toujours de renouer le noeud gordien en traversant, autant de fois qu’il le faudra, la coupure qui sépare les connaissances exactes et l’exercice du pouvoir, disons la nature et la culture. Hybrides nous-mêmes, installés de guingois à l’intérieur des institutions scientifiques, mi-ingénieurs, mi-philosophes, tiers-instruits sans le chercher, nous avons fait le choix de décrire les imbroglios où qu’ils nous mènent. Notre navette, c’est la notion de traduction ou de réseau. Plus souple que la notion de système, plus historique que celle de structure, plus empirique que celle de complexité, le réseau est le fil d’Ariane de ces histoires mélangées.
Bruno Latour est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris.

The Spell of the Sensuous: Perception and Language in a More-Than-Human World – David Abram
David Abram draws on sources as diverse as the philosophy of Merleau-Ponty, Balinese shamanism, Apache storytelling, and his own experience as an accomplished sleight-of-hand magician to reveal the subtle dependence of human cognition on the natural environment. He explores the character of perception and excavates the sensual foundations of language, which–even at its most abstract–echoes the calls and cries of the earth. On every page of this lyrical work, Abram weaves his arguments with passion and intellectual daring.
David Abram is an American philosopher, cultural ecologist, and performance artist, best known for his work bridging the philosophical tradition of phenomenology with environmental and ecological issues.
Sur la piste animale, Baptiste Morizot
Depuis les forêts du Yellowstone aux crêtes du Kirghizstan, des steppes du Haut-Var à la terrasse de son appartement, Baptiste Morizot nous invite à partir sur les traces d’êtres hors du commun, souvent mythifiés : les grands prédateurs – ours, loups, panthères des neiges? À travers différents récits de pistage, l’auteur nous propose ainsi de nous “enforester”, selon l’expression des coureurs de bois du Grand Nord canadien : porter son attention sur le vivant simultanément autour de nous et en nous, et apprendre à cohabiter avec lui. Page après page, le pistage repeuple la nature, et notre monde intérieur.
Baptiste Morizot est un philosophe et écrivain français, agrégé et docteur en philosophie, diplômé de l’École normale supérieure de Lyon et maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille.
Éthique de la considération, Corinne Pelluchon
Pourquoi avons-nous tant de mal à changer nos styles de vie alors que plus personne ne peut nier que notre modèle de développement a un impact destructeur sur le plan écologique et social ni douter de l’intensité des violences infligées aux animaux? Relever ce défi implique de combler l’écart entre la théorie et la pratique en développant une éthique des vertus. Au lieu de se focaliser sur les principes ou sur les conséquences de nos actes, celle-ci s’intéresse à nos motivations concrètes, c’est-à-dire aux représentations et aux affects qui nous poussent à agir. Quels traits moraux peuvent nous conduire à être sobres et à avoir du plaisir à faire le bien, au lieu d’être constamment déchirés entre le bonheur et le devoir? L’éthique de la considération prend sa source dans les morales antiques, mais elle rejette leur essentialisme et s’appuie sur l’humilité et sur la vulnérabilité. Alors que Bernard de Clairvaux fait reposer la considération sur une expérience de l’incommensurable supposant la foi, Corine Pelluchon la définit par la transdescendance. Celle-ci désigne un mouvement d’approfondissement de soi-même permettant au sujet d’éprouver le lien l’unissant aux autres vivants et de transformer la conscience de son appartenance au monde commun en savoir vécu et en engagement. La considération est l’attitude globale sur laquelle les vertus se fondent au cours d’un processus d’individuation dont l’auteur décrit les étapes.
Corinne Pelluchon est professeure de Philosophie à l’université Paris-Est-Marne-La-Vallée. Spécialiste de philosophie morale et politique et d’éthique appliquée (éthique médicale et biomédicale ; éthique et politique de l’animalité ; éthique et politique de l’environnement).

Quand est-ce qu’on biaise ? Comment ne pas se faire manipuler de Thomas C. Durand – Humensciences. Livre sélectionné pour le Prix “Le goût des sciences” 2019. Peut-etre un peu trop vulgarisé ? Ce livre est une invitation à l’échange – non pas de fluides, mais de points de vue, pour ne pas se laisser manipuler… Sous la forme d’un dialogue dynamique entre deux personnages – Mendax, la marionnette, incarnation de notre cerveau avide de réponses simples et définitives, et Vled Tapas, professeur d’esprit critique -, ce livre décrypte les pièges qui nous font tomber dans l’erreur. L’auteur, Thomas Durand, a enseigné et fait des recherches en biologie végétale. Mais, depuis plusieurs années, il s’est engagé dans une démarche de vulgarisation des connaissances scientifiques : il a lancé sa chaîne YouTube, La Tronche en biais, et codirige l’Association pour la science et la transmission de l’esprit critique. Ce livre s’inscrit dans cette démarche. Il expose l’art du doute, la zététique. Idées reçues, fausses évidences, illusions sensorielles, duperies du langage, raisonnements erronés, Thomas Durand passe à la moulinette ces pièges dans lesquels nous tombons souvent.

Why I’m No Longer Talking to White People About Race (Reni Eddo-Lodge)
Exploring issues from eradicated black history to the political purpose of white dominance, whitewashed feminism to the inextricable link between class and race, Reni Eddo-Lodge offers a timely and essential new framework for how to see, acknowledge and counter racism. It is a searing, illuminating, absolutely necessary exploration of what it is to be a person of colour in Britain today.

Second Manifeste convivialiste – Pour un monde post-néolibéral